Dans « Wunderland », son troisième roman publié aux Éditions Albin Michel, Pauline Clavière nous invite à plonger dans la richesse et la complexité de la psychologie humaine. Ce nouvel ouvrage, qui succède à « Laissez-nous la nuit » et « Les paradis gagnés », parus aux Éditions Grasset & Fasquelle, s’inscrit dans une œuvre marquée par une intime réflexion sur la mémoire, les traumatismes, la transmission, et confirme la place croissante d’une auteure qui s’impose comme une plume incontournable de la littérature.
Le roman se distingue par une structure narrative dynamique et fluide, composée de courts chapitres qui, par leur rythme, captivent le lecteur et maintiennent une tension captivante tout au long de la lecture. À travers plusieurs temporalités : le présent (2022), où l’auteure interroge les témoins survivants – le passé (1977), qui nous restitue les faits pour relater le déroulement des événements, et la période de la Seconde Guerre mondiale, dont l’ombre et les répercussions continuent de hanter les générations suivantes. À travers l’apparition de jeunes Allemandes, des souvenirs enfouis refont surface, ravivant les souvenirs des plus anciens et font ressurgir des les plaies du passé. Tandis que l’atmosphère du roman oscille entre tension et moments de fraternité, « Wunderland » nous invite à une exploration subtile des mémoires collectives et individuelles. Pauline Clavière parvient ainsi à dresser un portrait humain à la fois sensible et complexe, où se mêlent mémoire, douleur et résilience.
À travers ses recherches, Pauline Clavière évoque également sa propre histoire familiale, rendant hommage à sa mère, originaire du village où se déroule une partie de l’intrigue, ainsi qu’à son grand-père, prisonnier du STO en Allemagne. Une dimension intime, loin d’être accessoire, qui nourrit et enrichit la profondeur du récit, apportant une charge émotionnelle supplémentaire qui a particulièrement et profondément résonné lors de ma lecture.
Je tiens à remercier les Éditions Albin Michel pour leur confiance, et tout particulièrement Pauline Clavière, une auteure que j’ai la chance de connaître personnellement et dont j’ai suivi l’évolution depuis ses premiers écrits. Avec ce troisième roman, elle confirme son immense talent et son statut parmi les grandes plumes de la littérature. Sa carrière, en constante évolution, mérite d’être suivie de près.